A la lecture du manifeste de Nicolas Hulot, je note une nouvelle attaque en règle contre les dérives de l'automobile. Les arguments évoqués sont tous recevables. On retiendra que nous polluons trop et que les constructeurs ne font qu'aggraver la situation en proposant des machines aussi attirantes que peu écologiques. L'écrivain s'insurge contre cette débauche de puissance, de luxe et de vitesse. Des mesures sont préconisée afin que nous revenions à des modes de fonctionnement moins énergivores. Fini le bon temps ! La vitesse et le style doivent être banis de notre société moderne. Et bien entendu, de multiples projets de taxes, d'interdictions et de bridages viennent émailler ce programme révolutionnaire. On pourrait presque croire que ces alternatives sont proposées essentiellement par des personnes qui détestent l'automobile en tant que tel. Ces élites nous redessinent la voiture qu'au travers son aspect utilitaire sans aucune place pour le plaisir, la liberté, le bon temps. Force est de constater que la responsabilité des constructeurs automobiles est soigneuseument éludée. Peut être pour des questions de sponsoring ? Comment se fait il que ce manifeste écologique n'aborde pas la question des moteurs ? Pourquoi avoir soigneusement supprimé le fait avéré que, dans le meilleur des cas, seulement 30 à 40 % du carburant, bio ou non, est réellement utilisé pour se mouvoir ? Pourquoi avoir omis de signaler que des solutions telles que la quasiturbine, les cycles stirling, les moteurs pneumatiques peuvent dès à présent apporter des solutions durables et pertinentes ? Pourquoi ne pas dénoncer l'évidente collusion d'intérêts entre les constructeurs automobie, les majors pétrolières et un certain nombre d'orientations infrastructurelles ? En page 120 nous lisons que les biocarburants bouleverseraient l'agriculture française "en reconvertissant la majeure partie de la surface agricole pour pouvoir alimenter les réservoirs de nos trente millions de véhicules". Comment se fait il que la génération à partir d'algues soit un fait totalement ignoré de Mr Hulot ? Là encore, le bienveillant sponsoring des producteurs d'oléagineux et de betteraves se ferait-il sentir ? Au nom de visions partiales, de considérables opportunités de rédéploiements industriels et de création d'emplois sont sciemment étouffées. Je suis pour une société, où, comme préconisé par Mr Hulot, l'usage de l'automobile serait plus raisonné. Je suis pour le développement des transports en commun et une politique d'aménagement du territoire moins centrée autour du "tout route". En revanche, cessons de céder aux solutions faciles. Assez de taxes et d'austérité, ouvrons les yeux et nous verrons que les solutions ne manquent pas ! Malgré ses lacunes, il est bon que le "pacte écologique" ait été ratifié par l'UMP. Cependant, le prochain gouvernement devra aller au delà de concepts simplistes grâce à une politique de l'innovation volontaire et non pas véléitaire. Il est absolument nécessaire que nos futurs dirigeants fassent fi des idées reçues et des corporatismes. Dès son investiture, le gouvernement devra pousser au déploiement rapide d'une nouvelle génération d'industries prêtes à concrétiser cette expression si chère à l'UMP : LA RUPTURE !
Pour aller plus loin :
http://ifact.free.fr/AFPUQ/
http://www.mdi.lu
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