La lecture d'une synthèse du programme de l'UDF fait apparaître un certain nombres de bonnes résolutions. Malheureusement, tous ces bon sentiments me semblent bridés par trop de prudence en ce qui concerne la vision industrielle et sociétale du pays. N'étant pas "affuté" sur tous les aspects techniques des propositions émises, je me bornerais à commenter les points qui m'ont le plus marqués :
" La création d'un service civique obligatoire de 6 mois".
Dans le cadre de la délinquance des mineurs ou de jeunes adultes, il pourrait être intéressant d'évaluer la possibilité de faire réaliser aux prévenus des travaux de nettoyage / réparation de leur localité, voire de leur quartier. Il serait possible de les faire intervenir sur des tags, déprédations diverses et même de les faire intervenir sur des accompagnement d'enfants, aide à la personne...
" Augmentation de 5% par an sur dix ans du budget de la recherche".
Augmenter le budget de la recherche est une bonne chose. Cependant, j'imagine la possibilité de mettre en place des concours nationaux et des ateliers pilotes. Leurs activité seraient mises à l'écart et protégées de l'économie de marché. Les techniques et technologies de rupture pourraient s'y développer jusqu'à atteindre un stade de pré-industrialisation et de viabilité économique. Nous parlons ici de rechreches opérationnelles, si ce n'est applicatives. Les innovations ainsi créées pourraient être mise à disposition des entreprises françaises qui auraient participé à leur financement. Ces ateliers nationaux, de R&D seraient sous le contrôle objectif de scientifiques, mais aussi d'utilisateurs potentiels de diverses origines. Il s'agit avant tout de garantir que ni des groupes de pression, ni visions par trop dogmatiques ne viendront entraver les travaux réalisés. Le but est de valoriser tous les domaines, toutes les idées, même les plus en marge des grands courants de recherche. L'objectif est de parvenir a des résultats concrets et applicatifs, de pousser a des technologies de rupture à une émergence rapide.
"Réforme de la PAC pour favoriser l'agriculture biologique."
Qu'en est il des propositions du pacte Ecologique ? Je suis étonné que l'UDF ne se saisisse pas ici d'une proposition qui voulait que les marchés de la restauration collective des services publics soient en priorité ouverts à la production agricole nationale et biologique en particulier.
"Création d'une taxe sur la consommation des carburants fossiles".
Cette décision est insuffisante car trop globale. Il conviendrait que l'état libéralise totalement l'emploi des carburants de tous types dans les véhicules. Il conviendrait d'en finir avec un contexte fiscal qui avantage indirectement les carburants fossiles ou hybrides. En tête de ce scandale vient bien evidemment l'interdiction faite aux huiles végétales pures d'être consommées dans les moteurs diesels autre que ceux des collectivités publiques, et encore, seulement pour le transport de marchandises. Toutes les technologies et énergies alternatives devraient être soumises à une seule TVA, et encore, à toux réduit afin d'aider à leur démarrage industriel.
Conjointement à cette évolution, il convient de mettre en place la taxe carbone dans le cadre d'un groupe de travail intégrant Messieurs Jancovici et Hulot notamment.
"Diminution de 25% de la consommation d'énergie d'ici à 2020".
Bien, mais trop vague. L'objectif n'est pas de diminuer, mais de changer et de réformer notre manière de consommer. Au nombre des mesures on peut imaginer :
- Une augmentation du coût de rachat des énergies alternatives par des organismes d'état ou privés indifféremment du mode de leur implantation, pour autant que le but initial est de fournir une production personnelle.
- Dégrèvement fiscal total des revenus éventuels pouvant résulter du surplus produit dans le cadre d'une génération énergétique renouvelable personnelle.
- Dégrèvement fiscal total pour les investissements énergétiques ou para-énergétiques (isolation...) consentis dans le cadre de l'habitat individuel. Ceci doit être possible que l'habitat soit neuf ou non. Eventuellement, ce dégrèvement pourra être partiel s'il fait appel à des productions non installées en France ou en Europe.
"Nucléaire" :
- Mise en place d'une commission qui aura pour mission d'évaluer sous 6 mois les résultats obtenus par la "Z machine" de Sandia. Selon les conclusions de cette commission le budget consacré à ITER sera adapté afin de redémarer nos installations nationales équivalentes afin d'évaluations concrètes.
- Constitution d'une mission d'étude indépendante visant à améliorer le rendement des centrales nucléaires actuelles et d'en porter le rendement global au dela des 50% sur la base des progrès technologiques des 30 dernières années.
"Baisse de 10 Km/h de la vitesse sur les routes".
Cette mesure est aussi démagogique qu'inutile. Une fois de plus on délaisse le chantier de l'innovation technologique de rupture en procédant à un nivellement par le bas... On pourrait presque croire à une démarche de pure complaisance à l'égard d'un lobby industriel que l'on voudrait délibérément protéger.
On pourrait proposer les mesures suivantes :
- Modulation de la TVA en fonction de la propreté des véhicules.
- Possibilité de soustraire de ses revenus imposables jusqu'à 25 % de la valeur du véhicule propre acquis selon qu'il ait été fabriqué en France, en Europe ou dans un pays tiers.
- Mise en place d'un taux réduit d'impôt sur les sociétés participant à la conception et à la fabrication industrielle de véhicules propres ou écologiquement performants.
- Taxation des véhicules éminemment sales et réaffectation des fonds au financement des Recherches et Développement effectués sur des technologies alternatives. Le financement serait attribué sur la base d'une évaluatio ralisée conjointement par des représentants des consommateurs, des scientifiques et des représentants des pouvoirs publics.
Ce ne sont pas tant les sportives, les berlines, les SUV ou les 4X4 qui sont à incriminer. Ce qui est scandaleux, c'est que les sociétés se permettent de mettre à la consommation des véhicules utilisant une motorisation, une technologie dépassée. D'un point de vu financier, ces fabricants d'automobiles sont assez rentables. En revanche d'un point de vue social, sociétal et écologique, le bilan est catastrophique. Cela doit cesser.
Il s'agirait également de s'intéresser aux sports mécaniques. Des redevances réduites et des facilités d'accès à des circuits routiers ou urbains devraient être accordées aux événements mettant en oeuvre des motorisations propres ou écologiquement performantes.
"Destruction des grandes barres d'immeubles pour favoriser la mixité sociale".
Je ne vois pas en quoi la destruction des barres d'immeubles va favoriser la mixité sociale. Le problème de fond se résume au fait que ces constructions ont été réalisées dans le cadre de programme "d'urgence" et quenous n'avons jamais raisonné, pensé à ce que devrait être l'habitat urbain ou péri-urbain des années 2000. Il est plus que temps de mettre enfin en route ces chantiers en valorisant les axes suivants :
- Revisite des concepts architecturaux qui devront considérer la nécessité de marier concentration des populations avec assainissement du cadre de vie, gestion énergétique et redéfinition du cadre urbain. Rien ne nous empèche de construire des tours d'habitations intégrant jradins suspendus, commerces, administrations et activités. Il devrait être possible d'allier confort d'une zone pavillionnaire et densification raisonnable du cadre de vie. Il faut penser des"immeubles-village" favorisant l'installation et le déploiement naturel, et nono pas forcé, de micro-sociétés de propriétaires-citoyens responsables.
- En l'attente de la concrétisation de tels projets, l'état doit intervenir sur le phénomène spéculatif ininterrompu de l'immobilier.
- Ré-apprendre le civisme aux populations. Améliorer le cadre de vie n'est rien si les habitudes et les modes de vie persistent à privilégier un individualisme effréné.
- Re-sanctuariser l'enfance et la petite enfance en rêglementant les publicités, produits et médias, vecteurs d'une sous-culture désocialisante et avilisante.
"Imposer un seuil de 25% de logements sociaux".
Cela ne rêglera rien. Bien au contraire ! Vouloir forcer la cohabitation de populations ne raisonnant plus sur les mêmes valeurs humaines et culturelles (hormis religions). Dans toute l'histoire de l'humanité, villages et regroupements se sont créés que grace à une conjonctions de facteurs sociaux, économiques, naturels... Forcer la cohabitation ne fait que créer des getthos. Imposer des mesures fermes en faveur du redéploiement de valeurs civiques et laïques ; favoriser l'émergence de nouveaux métiers et de nouveaux emplois durables ; remettre le pays au travail sur la base de technologies de ruptures sont les seuls moyens qui nous permettrons de résoudre le malaise social qui déchire notre pays. Il conviendra en outre d'enjoindre les médias de participer à l'assainissement culturel du pays.
"Favoriser le développement de l'Afrique pour stopper l'incitation à l'immigration".
Tout d'abord faudrait il retirer la première raison pour laquelle l'Afrique se meurt : Les ressources naturelles et la répartition des richesses qu'elles rapportent.
Grace aux énergies alternatives et à l'amélioration du "rendement énergétique" de nos économies, le pétrole, le gaz ne seront plus des facteurs de déstabilisation politique et sociale.
En achetant à leur juste prix le produit agricole des pays d'Afrique en aidant à la remise en état des marchés locaux. Il sera alors possible de rétablir le marché intérieur de ces pays et de constituer une base saine pour leur redéploiement artisanal et industriel.
L'ONU doit favoriser le départ des dictateurs et autres gouvernements clownesques tout en s'appuyant, pourquoi pas, sur les chefs d'ethnies afin de rétablir une carte politique cohérente du continent. Peut être que les frontières coloniales devront être redessinées... Et alors ? Ces découpages arbitraires ont causés suffisamment de douleurs.
On pourrait ajouter une petite idée : En favorisant l'implantation de sites de lancement spaciaux sur la ceinture équatoriale. Cela permettrait un transfert technologique sain basé sur un intérêt industriel mutuel et non pas une charité quasi séculaire. On peut imaginer des zones franches internationales hébergant des sites de lancement, des laboratoires et des ateliers.
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